lundi 31 août 2009

15 août : Bourg-Saint-Maurice - Lac de l'Aiguille des Chavannes

Dénivelée : +2280m -460m
Durée : 9h45

Nous quittons les filles vers 7h55, marchant d'un bon pas vers le col du Petit Saint-Bernard afin d'échapper aux grosses chaleurs annoncées, d'autant plus que Bourg-Saint-Maurice n'est qu'à 850m d'altitude.

Séez et Bourg-Saint-Maurice

Alors qu'elles continuent à dormir en attendant de prendre le train à midi, nous atteignons la ville de Séez rapidement et attaquons vers 8h20 la montée par l'ancienne voie romaine qui passe au col du Petit Saint-Bernard à 2188m.

Un accueil chaleureux dans le petit village de St Germain.


La voie romaine.

Nous atteignons ce dernier à 10h55 : 2h35 pour gravir les 1288m, c'est la forme, mais cela durera-t-il ? Nous nous remplissons la panse à la fontaine du col, et repartons derechef au-dessus du lac Verney, vers le lac Verney-dessus, par une vague sente dans l'herbe (le sentier signalé par la carte Alpes sans Frontières est en fait quasi-inexistant).

Le lac Verney.

Nous y pique-niquons dans la plus grande solitude, et continuons à travers de grandes étendues morainiques.


Il nous faut même remonter parfois de 100m pour pouvoir traverser les torrents issus des glaciers !


Au col de Bassaserra nous est offerte une perspective saisissante sur ces étendues désertes, sur le massif du Mont-Blanc, mais également sur les glaciers au Sud (glacier du Rutor notamment).

Au col de Bassaserra, vue Mont Blanc.

Toutefois, la progression se corse puisque la descente du col est très raide, dans des éboulis schisteux croûlants, ce qui vaut à Denis un joli rouler-bouler sans gravité, à la faveur d'un moment d'étourderie ! Une pointe d'inquiétude se fait sentir, d'autant plus qu'une pancarte au col indique un passage scabreux au pied du Mont Léchaud, avec obligation pour la municipalité d'équiper la voie de chaînes et spits... Nous nous y engageons malgré tout avec prudence et concentration, car il n'y a pas d'autre issue possible. En fait, une chaîne rouillée et une autre neuve aident à franchir un pas d'escalade au-dessus d'une barre rocheuse : finalement, ça passe sans problème !

Comme d'habitude, nous croisons quelques bouquetins.

La vue du col de Chavannes est grandiose : le massif du Mont-Blanc est très proche, et pourtant pas un chat !

Panoramique "bric-à-brac" sur les glaciers à sec du versant italien du Mont Blanc.

Nous empruntons le chemin en direction du Mont Fortin, en crête face aux 4000.


Le sommet à 2753m offre un panoramique superbe ! Malheureusement, nous n'avons pas d'eau pour y bivouaquer, et poursuivons donc en crête, jusqu'à apercevoir en contrebas un lac profond à l'eau claire.


Nous plantons enfin l'abri près de ce lac de l'Aiguille des Chavannes à 2664m.

Séchage de tente.

Au menu du soir, soupe déshydratée et polenta instantanée avec du beurre et du fromage fondus : une recette à retenir !

16 août : Lac de l'aiguille des Chavannes - Combe d'Arminaz

Durée : 7h
Dénivelée : + 1602m -1967 m

Réveil à 7 h, départ à 8h30 de notre bivouac au lac des aiguilles de Chavannes à 2664 m. On retourne sur le sentier droit dans la pente herbeuse ce qui est un peu raide comme échauffement !

Les glaciers fantômes du versant italien


On poursuit par l'ancien sentier militaire jusqu'au col du Berrio blanc à 2848 m. Très peu de traces de passage, juste un sentier de la largeur des chaussures...



Ensuite, il part en corniche jusqu'au col de la Youlaz (2639 m), puis descente par le col d'Arp jusqu'au point le plus bas : le pont entre Dolonne et Courmayeur à 1179m.

Nous faisons nos courses dans une épicerie très chère à Dolonne puis on passe à l'office de tourisme de Cormayeur voir la météo. On nous offre une carte du secteur au 1/50000ème avec les randos. Après quelques recherches à Courmayeur où les commerçants parlent très bien Français (normal on est en Val d'Aoste), on trouve une carte au 1/25 000ème IGN qui englobe les secteur suisse et Chamonix, ça devrait suffire pour la suite.


Avis de décès en Français


On s'achète à manger - dont d'excellents sorbets italiens - et on repart en pleine chaleur gravir la "Tête de la Tronche" (ça ne s'invente pas, pas plus que le lieu dit "Pro du Sex" à proximité de La Forclaz). La Tête est à 2581m et on y parvient à 600m à l'heure, sur un train d'enfer mené par Louis. Après on ralentit, un peu lessivés et surtout fascinés par le paysage grandiose qui s'offre à nous : les Grandes Jorasses !


Même les araignées sont sublimes !


On bivouaque à 2300 m à la combe d'Arpenaz, face aux célèbres aiguilles.

Comme il n'est que 17 h15, on réalise une grande lessive et toilette dans le torrent.
Au menu du dîner : œufs (seulement 3 sur les 6 car Denis les a cassés à la sortie de l'épicerie) avec fromage Grana Padana sur des crêpes réchauffées au beurre.

17 août : Combe d'Arminaz - Champex

Durée : 9 h
Dénivelée : +1340m - 2150m

Nous nous pressons ce matin afin de pouvoir nous réchauffer plus loin au soleil. Avec l'objectif de remonter le Val Ferret italien, puis de suivre le Val Ferret suisse, nous descendons donc le vallon face aux Grandes Jorasses où nous bivouaquions. Nous empruntons ensuite le magnifique chemin en balcon face aux massif des Jorasses,

Au fond, à gauche le col du petit Ferret, à droite le col du grand Ferret.

mais sommes finalement contraints de redescendre en fond de vallée (où l'on croisera même un petit train touristique).


De là, nous nous dirigeons, les yeux rivés sur les glaciers du Mont Dolent, vers le col du Petit Ferret, ou col Grapillon (2498 m), un peu moins élevé que le col "classique" du Grand Ferret (emprunté par le TMB), mais bien plus raide et moins fréquenté.

Le Val Ferret italien, vu du col.

Le versant nord du col est couvert d'un petit névé, sympathique pour des glissades ludiques !



La descente se poursuit jusqu'au joli village-station de la Fouly, où nous nous arrêtons pour quelques emplettes, et nous laissons tenter par une demi-bouteille de Fendant (célèbre vin blanc valaisan) et 1L d'AlpTea, parfumé au thym, verveine et edelweiss ! S'ensuit une très longue descente le long du torrent de la Drance de Ferret, pendant laquelle nous traversons des villages suisses typiques préservés de bavures architecturales.




On se traîne jusqu'à Champex (440m de remontée au cours desquels Denis ressent une contracture à la cuisse et Louis tire la langue). Nous comptions bivouaquer 300m plus haut, près d'Arpette, mais n'en pouvant plus après avoir tiré une bonne trentaine de kilomètres, nous nous arrêtons alors au camping de Champex. L'accueil y est très froid ; nous payons 22,60€ pour deux ! M'enfin la bouteille de Fendant va décontracter les muscles !

dimanche 30 août 2009

18 août : Champex - Vallorcine

Durée : 7 h
Dénivelée : + 1500 m -1250 m

Départ à 9 h pour s'attaquer à la fenêtre d'Arpette qui est une variante du TMB. On croise un camping un peu au-dessus du village, sûrement plus accueillant que celui du bas...
Traversée de pâturages, forêts, puis éboulis.

On parvient au col (2665 m) en 2 h.

La descente s'avère très difficile pour moi (Denis) car une grosse contracture aux quadriceps de la cuisse droite me fait souffrir à chaque pas. Du coup les deux bâtons font office de béquilles et je descends en boitillant dans les éboulis.

On abandonne l'option du col de Balme puisqu'il faut encore monter et on décide de descendre vers le col de la Forclaz par le sentier du bisse (canal), déjà emprunté avec nos amis Valaisans il y a quelques années.

Le glacier du Trient a encore, hélas, reculé depuis. Le temps est loin où des ouvriers découpaient des blocs de glace pour les acheminer par train à Paris !


Louis, plein de compassion porte même le sac de son père en plus du sien : encore un avantage des sacs ultra-légers. A La Forclaz, je décide de descendre en stop vers Vallorcine pour trouver une pharmacie. Malgré le bandage autour de la cuisse, les touristes semblent indifférents aux deux stoppeurs. Finalement, un ouvrier valaisan travaillant à la réfection du barrage d'Emosson s'arrête et nous descend jusqu'à la gare de Châtelard en Suisse, à la frontière. Là, une boutique nous permet d'acheter du Frigor (chocolat suisse) et du Fendant (vin blanc du Valais à l'arôme de pierre à feu). Tentative de stop : échec... On se renseigne des tarifs de train : 3€60 pour 3 km !
On décide de rejoindre Vallorcine par un sentier car ma cuisse va mieux.

Arrivés à Vallorcine, pas de pharmacie... la plus proche est à Argentière. On poursuit jusqu'au camping des Montets, on hésite longuement : bivouac ou camping ??? Là c'est Louis qui semble un peu atteint moralement : la flemme de remonter encore pour bivouaquer, donc camping.

Coup de fil aux filles : Quand nous rejoignent-elles ? Finiront-nous en beauté par une rando en balcon face au Mont Blanc ? Finalement rendez-vous est pris pour après-demain tard en soirée.